Ecologie, Féminisme, Non violence
A part me délecter de Communication Nonviolente, je suis aussi une personne militante depuis 2013 et je me sens proche des courants féministes, queers, Non violents, décroissants et « écolos ». D’ailleurs, ma première rencontre avec la CNV date d’un camp Climat Non violent (2015, Camp Espère, organisé par Alternatiba – ANV COP21 – Les Ami∙es de la Terre). J’en garde un souvenir très plaisant, le goût d’une porte qui s’ouvre vers un territoire immense!
La lecture de la revue S!lence m’a accompagné quant à mon murissement sur la pensée Non violente.
A présent, je me sens proche des courants écoféministes qui considèrent que les inégalités/injustices sociales et les désastres écologiques trouvent leurs racines dans les mêmes sources. Les systèmes de domination sont imbriqués d’après moi et sont à l’œuvre dans tous les domaines : domination des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des adultes sur les enfants, des majorités sur les minorités (ethniques, religieuses, sexuelles), etc.
Je crois que tant qu’un humain exerce un pouvoir ascendant (« pouvoir-sur » pour reprendre les termes de Starhawk) sur un autre humain, les humains continueront d’exercer leur pouvoir ascendant (« pouvoir-sur » donc) sur les autres êtes vivants et la terre; et vice versa! Je crois que le patriarcat, le capitalisme et l’agriculture industrielle intensive ne sont pas au service de la Vie.
Je crois qu’une société écologique et réellement démocratique demande un changement profond des structures économiques, juridiques et politiques, ainsi qu’une révolution culturelle -que Serge Latouche nomme « décolonisation des imaginaires »-. Comme se défaire du mythe selon lequel le bonheur se trouverait uniquement à travers la consommation et se demander s’il ne vaut pas mieux produire et consommer moins pour que tout le monde sur la planète puisse vivre mieux ? 🙂
CNV et justice climatique&sociale
Pour moi, la CNV peut conduire à ces changements profonds et elle est donc au service d’une justice climatique et sociale globale, au service de tous les êtres vivants.
Elle entraîne coopération sincère et dialogue. Rappelez-vous l’intention de Rosenberg : la CNV propose d’aller vers un partage équitable des ressources (quelles qu’elles soient) en essayant de nourrir au mieux les besoins de toutes les parties concernées.
Elle invite à prendre le temps, à renouer avec ce dont j’ai vraiment besoin et le dé-correler de comment je le nourris (stratégie). Je trouve qu’elle aide à penser plutôt qu’à dépenser. 😉 Elle m’aide à aller vers de la simplicité (sobriété) choisie.
La CNV offre de prendre la responsabilité de tous nos actes et de ne plus croire « qu’on est obligé∙e », « qu’on doit » ou « qu’il faut », de reconnaître que l’on a toujours le choix. Ainsi, j’ai constaté que plus (+) de choix s’offrent à moi, que je peux trouver de nouvelles solutions libératrices et créatives. Je peux choisir de changer ma façon d’agir, et ne plus seulement réagir (par habitude ou par réflexe). Je crois que dans ce monde retrouver de la créativité et de la puissance d’agir sont deux moteurs bien réjouissants! Je choisis donc de plus en plus (de + en +) de vivre ce que je souhaite vivre et je ne me dis plus que « je dois faire ceci ou cela car je suis une femme ou un homme ou autre; qu’il faut bien gagner de l’argent, etc. »
De même, la CNV encourage à sortir de l’exigence, de la menace, de la punition, de la culpabilisation qui entrainent soumission & domination et profitent donc « aux systèmes politiques dirigés par la peur, aux tyrans, aux multinationales, etc. » (je cite Marshall)
Avec la CNV, j’apprends à dire non/stop de façon authentique. A m’affirmer, à ne plus être une « gentille personne morte, souriante et polie, mais morte à l’intérieur » (je cite encore Marshall). La CNV c’est aussi poser ses limites… On peut être en colère, choisir de ne pas coopérer face aux injustices et rester dans une démarche Nonviolente dans le sens de Rosenberg.
Pour finir, j’ai l’impression que la CNV m’a permis de me remettre en lien avec mes émotions. Cela m’a permis de me sentir plus vivant et de (re)contacter/(re)goûter au fait que tous les organismes en vie sont interdépendants. Je me suis senti plus en lien avec le Vivant.
Ainsi, la CNV m’empuissante (me donne de la puissance d’agir), me donne envie d’agir non pas par peur et dans la précipitation, mais par élan de vie, par choix et avec joie ! Et c’est en cela que je la trouve être au service d’une justice climatique et sociale.
Cependant, elle demande un temps certain de pratique… ! Hey oui ! C’est aussi pourquoi je propose des ateliers et des temps de pratique car j’ai pu observer que c’est en pratiquant, pratiquant, pratiquant, que je retrouve le goût d’une conscience Nonviolente.
Je propose aussi des temps d’écoute empathique car s’ils peuvent servir à mieux comprendre le processus de la CNV, ils permettent aussi de renouer avec notre paix intérieure et/ou notre puissance d’agir créatrice!